Août 1944. Une libération hors du commun

Suite au débarquement de Provence du 15 août 1944 et à l’avance rapide des troupes alliées, le haut commandement allemand donne l’ordre à ses troupes de Méditerranée de se replier sur la Vallée du Rhône.

La 338ème division a pour mission de ralentir autant que faire se peu l’avance des Alliés et donc de couper le verrou de Saint Mitre en dynamitant le village.

Le 23 août en fin de journée, la population civile est donc rassemblée sur les plages. De là les réfugiés entendent l’explosion.

En fait il s’agit de la destruction des munitions qui a lieu aux Emplaniers, en sortie du village sur la route d’Istres.
Au dernier moment, le Général commandant la division a donné l’ordre d’épargner Saint Mitre.
Nul ne sait si l’ordre était venu in extremis de Berlin ou s’il relevait de sa seule initiative.

Par un curieux concours de circonstances, cet officier supérieur portait un nom particulièrement français.

il s’agissait de René de l’Homme de Courbière, lointain descendant de cet émigré homonyme qui avait dû quitter la Haute Provence en 1685, après la Révocation de l’Edit de Nantes par Louis XIV. Comme beaucoup de ses coreligionnaires protestants, après être passé par Metz et la Hollande, il avait alors trouvé refuge en Prusse où ses descendants étaient demeurés.

Cette origine, qu’il ne pouvait ignorer, a-t-elle joué en la faveur de notre village ? Nul ne le sait à ce jour, pas même ses enfants et ses autres descendants dont Denis Barroéro a retrouvé la trace en Allemagne grâce à ses recherches sur GENEANET.

Le Général René de l’Homme de Courbière est décédé quelques mois plus tard, emportant avec lui ce secret, après avoir été libéré et lavé de tout soupçon de crime de guerre par les Américains qui l’avaient fait prisonnier.

Ne serait-il pas opportun qu’un jour, un lieu du village lui soit dédié ?

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